J’ai été baptisé quelques mois après ma naissance. Ma mère qui se déclare croyante et catholique n’y a pas tenu. Mon père, qui est la personne la moins croyante que je connaisse, l’a souhaité. Je trouve que ce début illustre bien mon rapport avec la religion.
Je ne suis pas allé au catéchisme, mon seul sacrement jusqu’à il y a peu se résume au baptême. Et je n’ai jamais été plus attiré que cela par la religion. Mes conversations avec des croyants ne me motivent pas, elles se concluent toutes par « Les voies du Seigneur sont impénétrables ». Trop facile…
C’est mon épouse, dans un moment de désespoir que la vie nous a imposé, qui a commencé à s’y intéresser. Elle n’est, à ce moment là, pas baptisée mais souhaite demander le Baptême et se rapprocher du Seigneur. Je décide de l’accompagner, non pas parce que je m’y intéresse, mais parce que je veux la soutenir dans cette démarche.
Et puis… Au fur et à mesure de son parcours de catéchuménat, j’apprends moi aussi. Déjà Dieu n’est pas le Vieux Monsieur avec une longue barbe qui nous regarde du haut des nuages. Je me sens très proche du feu, de l’énergie qu’est l’Esprit Saint. Je réalise que ce à quoi je crois, c’est à dire les mathématiques, les flux d’énergies, parfois même le karma, n’est pas incompatible avec la religion. Ce sont simplement d’autres noms que l’on donne à Dieu. En tous cas c’est ainsi que je le comprends et que je le ressens.
Ma femme reçoit le sacrement du Baptême et de la Première Communion lors de la Pâque. Je demande également la Première Communion, que je reçois à la Pentecôte de la même année. Nous recevons ensemble la Confirmation, toujours la même année. Mais notre rapport avec la Paroisse est parfois compliqué. Nous nous sentons à la fois accueillis et mis de côté car « nous sommes nouveaux, nous ne savons pas ». Et certaines paroles de la Bible ne me parlent pas.
Je préfère aujourd’hui me qualifier de « Libre Penseur ». Je crois en Dieu, je crois, je suis croyant, mais à ma façon. Je veux le bien, j’aime mon prochain et je souhaite le meilleur, pour les autres mais aussi pour moi et ma famille. Et finalement, c’est cet Amour qui représente Dieu, pour moi.
Je ne sais pas vraiment quelle est ma mission, si toutefois j’en ai une. Mais être confiant avec ses propres croyances, qu’elles soient pour Dieu ou autre chose, est à mon sens un grand pas. Peut-être y a-t-il quelque chose à faire là-dedans. Je ne réponds donc jamais « les voies du Seigneur sont impénétrables » lors de mes discussions !